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R�cit
et l�historique de la grande p�che � Terre-Neuve Introduction Ce
r�cit n�� pas la vocation de constituer une r�f�rence historique sur les
Terre-Neuvas. J�ai
tout simplement voulu rendre hommage aux marins du � Grand m�tier �
Aussi pour les amoureux de la mer, qui comme moi, qui en a fait son m�tier de
marin � la p�che. Etant originaire du quartier de Paimpol, j�ai �crit ces
quelques lignes, qui je l�esp�re n�ont pas trop d�natur� une v�rit�
historique difficile � reconstituer. Pinson
Yves Capitaine de P�che Un
peu d�histoire C'est
vers 1390 que des baleiniers basques partis de Saint-Jean de Luz, ou de Cap
Breton, ont travers� l'Atlantique � la recherche des grands c�tac�s. Ils
les ont trouv�s en nombre suffisant aux atterrages d'une �le inconnue qu'ils
nomm�rent TERRE DES BASQUES, puis TERRE-NEUVE.
Sans
abandonner la chasse � la baleine ils s'adonn�rent � la p�che � la morue,
trouv�e en abondance dans ces eaux. Pendant les si�cles
suivants, les fran�ais et les anglais se disput�rent cette possession o� s'�tait
�tablie une p�che s�dentaire, mais saisonni�re de la morue. Nous avons perdu
progressivement la majorit� de nos implantations et en 1904, nous renon�ons d�finitivement
� nos installations sur les c�tes de l��le de TERRE‑NEUVE. Les d�parts pour
TERRE‑NEUVE, deviennent alors des exp�ditions de p�che sur les bancs,
avec Saint-Pierre, et Miquelon comme base de rel�che et de r�approvisionnement
en vivres ; ces deux �les restant possession fran�aise et devenant m�me par
la suite un d�partement d'outre-mer. La p�che errante sur les
bancs de Terre-Neuve Cette
p�che, au cours de laquelle les navires se d�placent en fonction de
l'abondance de la morue, fut pratiqu�e d�s la fin du XV �me si�cle par nos
nationaux, qui avaient rep�r� des hauts fonds poissonneux dans le sud-est de
Terre-Neuve et dans le golfe du fleuve Saint-Laurent. Les bancs Terre-Neuve,
plateau continental variant, de 50 a 160 m�tres de profondeur, s'�tendent sur
une superficie plus grande que la France. A la fin du si�cle
dernier, les principaux ports morutiers terre-neuvas sont: F�camp, Saint-Malo,
Granville, Cancale, Bordeaux et � un degr� moindre, La Rochelle, Marseille et
Nantes. A cette �poque,
l'armement morutier �tait surtout une entreprise locale et familiale, et ce,
jusqu'� l'av�nement des grands chalutiers � vapeur. L'�quipage embarqu�
( de 28 � 36 hommes) '�tait fonction du tonnage . Le recrutement �tait
l'affaire du Capitaine de P�che qui durant l'automne faisait la tourn�e.
souvent loin dans 1�arri�re pays, des bourgs et des villages. Les marins
terre-neuvas �taient souvent mi-paysans, mi-marins p�cheurs. Les bateaux
terre-neuvas quittent leur port. d'attache au mois de mars. Apr�s
avoir l�ch� le remorqueur pour sortir du port, le navire �tablit sa voilure
pour une travers�e qui durera une vingtaine de jours au mieux, par. vent
favorable. En arrivant sur le
banc, la `premi�re pr�occupation du Capitaine sera de mouiller les casiers sur
des fonds o� il pourra p�cher les bulots (coquillages en forme d'escargots)
qui serviront d'app�ts pour bo�tter (amor�er) les hame�ons. Une fois arriv� sur
les lieux de p�che, le bateau est ancr� et les doris, mis � l'eau. Ils sont
mont�s par deux hommes qui vont tendre leurs lignes de fonds (3 kilom�tres de
long chacune) en �toile � partir du voilier. Le relev� des lignes se fait le
lendemain. Ramen�es au bateau-m�re, les morues sont d�barqu�es des doris et
jet�es sur le pont o� le poisson est �trip�, d�coll� (t�te), tranch� (�pine
dorsale), lav� et �noct� (trace de sang).
Le
poisson est ensuite sal� dans la cale et consciencieusement empil� par un
matelot sp�cialis�. C'est ainsi tous les
jours, avec seulement six heures de repos, et un seul jour ch�m� pour le 15 Ao�t,
F�te, de la M�re du Christ. C'est ce que l'on appelle "l'enfer des
bancs". Si la p�che est
bonne, les voiliers terre-neuvas regagnent Saint Pierre et Miquelon au bout de
quelques mois pour y d�barquer la premi�re p�che dite � morue verte �
qui sera ramen�e en France par des navires appel�s � chasseurs �,
ou bien s�ch�e sur les graves (plages de galet.;) de l'�le par les graviers
(Jeunes man�uvres charg�s de conditionner la morue � terre). Apr�s avoir d�barqu�
leur chargement, les trois-m�ts morutiers retournent sur les lieux de p�che.
Suivant la saison, la bo�tte change : du capelan (sorte de petites sardines),
� l'encornet (petits calamars) en passant par un simple leurre en plomb quand
la morue se trouve entre deux eaux. Lorsque
les cales sont pleines, en septembre ou octobre, les bateaux d�barquent et
mettent le cap sur la France. Les bateaux qui
reviennent (certains ont disparu corps et biens) n'ont pas toujours leur �quipage
au complet, des marins ont succomb� � des maladies ou � des accidents,
d'autres se sont noy�s ou sont port�s disparus avec leurs doris victimes de la
brume.ou des glaces flottantes. D�s le bateau �
quai, la morue est d�charg�e, contr�l�e (traces de � rouille �
(moisissure ), et pes�e sur des grandes balances � fl�au. ‑Apr�s le paiement de l'�quipage en fonction de la p�che de chacun, le navire est emmen� en hivernage o� il sera r�pare et pr�par� pour la prochaine campagne de p�che. La p�che � partir de Saint-Pierre-et-Miquelon Parall�lement � ces
bateaux partant de France, il existe aussi un important armement Saint-Pierrais,
constitu� de go�lettes de petit tonnage, et de "warrys" (gros doris)
qui occupaient quelque 4000 p�cheurs
en 1890. Les
�les ne pouvant fournir un tel nombre d'hommes, des �quipages venaient de
France chaque ann�e par bateau � vapeur, au d�but de chaque campagne mars Les
go�lettes Saint-Pierraises p�chent sur les bancs et reviennent 5 � 6 fois par
saison au port pour y d�barquer leur poisson. Elles d�sarment en fin de saison
quand la glace rend la navigation impossible. Les
warrys font de la p�che c�ti�re, ; ils sortent pour la journ�e et ram�nent
quotidiennement leurs prises � Saint-Pierre o� sont install�es les p�cheries.
La
morue y est pr�par�e, s�ch�e, puis mise en tas par les "graviers"
avant d'�tre embarqu�e � destination d'un port de M�tropole ou des Antilles. L'histoire
de la p�che "� l�Islande" comme on disait � l'�poque, d�bute
v�ritablement au XVIII�me si�cle. Les
eaux islandaises furent alors exploit�es par les Anglais, puis les Allemands et
enfin les Fran�ais. Cette industrie devint florissante en premier lieu dans les
ports du Nord comme Dunkerque et Graveline. Ce
n'est qu'en 1852, qu'une go�lette, sur l'initiative d'un armateur de Paimpol
quitta ce port breton pour les eaux islandaises. La
grande histoire islandaise de Paimpol s'�tend sur soixante ans (1852-1915.
Cette p�che d�clina fortement avec la guerre 1914 (quatre bateaux en 1915,
contre quatre-vingts en 1895), pour s'�teindre totalement en 1935 avec le d�sarmement de la derni�re
go�lette, "La Glycine". La
morue �tait au d�but du si�cle, et ce, depuis de nombreuses d�cennies, l'un
des rares poissons, que l'on trouvait dans toutes nos villes, m�me celles les
plus �cart�es du littoral, gr�ce � sa pr�paration (s�ch�e et sal�e). La
morue se trouve dans les mers froides, et les bancs de p�che les plus connus et
les plus poissonneux �taient ceux que fr�quentaient les voiliers sur les bancs
de Terre-Neuve, d�Islande et du Groenland. Ils ne pouvaient y travailler toute
l'ann�e en raison du mauvais temps et de la longueur des nuits d'hiver. De
nombreux types de bateaux furent essay�s (brigantins, bricks, lougres,
bisquines...). Non adapt�s aux temp�tes de la mer d'Islande, beaucoup firent
naufrage ; et, peu � peu, ce sont les go�lettes qui s'impos�rent Elles furent
con�ues et modifi�es progressivement gr�ce aux indications des capitaines,
pour convenir au type de p�che et aux parages sp�cifiques de l�Islande. Toutes
ces �tudes ont donn� naissance � la go�lette � huniers dont la silhouette
est encore visible gr�ce aux deux go�lettes de l'Ecole Navale : � L'Etoile �
et la "Belle Poule", construites sur ce mod�le.
D'une
longueur totale de 25 � 35 m�tres pour une largeur de 6 � 7 m�tres, ces
bateaux avaient un �quipage d'environ 22 hommes, recrut�s dans les cantons � dense population
maritime des environs de PAIMPOL (Ploubazlanec, Perros-Hamon, pays de Tr�guier,
Binic, Etales, Saint Quay Portrieux ... ). Une
campagne de p�che durait de f�vrier � septembre. Pendant l'hiver, le r�le du
capitaine �tait de faire effectuer les r�parations sur son navire. Pendant
les semaines qui pr�c�dent le d�part l'armement est compl�t� par
l'embarquement des provisions, de l'eau, du vin, et du cidre (environ 25
barriques) qui sont stock�s dans la cambuse ; tandis que la cale re�oit 120 �
130 tonnes de sel, les engins de p�che, les voiles et le gr�ement de rechange. Le dimanche avant le jour d'appareillage, avait lieu
� PAIMPOL le "Pardon des Islandais" auquel participait toute la
population. La procession
et la b�n�diction des islandais furent supprim�es en 1904 � la suite d'un
conflit, entre le clerg� et la municipalit�. Par la suite, un Pardon
la�c, avec d�fil� et bal populaire, fut organis�. Les
navires appareillaient le jour de la grande mar�e qui se rapprochait le plus du
20 f�vrier. Apr�s une travers�e dont la dur�e variait entre huit et quinze
jours les go�lettes arrivaient en vue des c�tes d'Islande. Une fois reconnu le
point d'atterrissage le capitaine pouvait commencer la p�che. Interdite
dans les eaux territoriales, elle se pratiquait en g�n�ral entre trois et dix
milles des c�tes. On emmenait,, la grand voile except�e, et on laissait le
bateau d�river. Pour
p�cher, les hommes se mettaient tout le long de la go�lette face au vent, qui
soufflait en bise glaciale, accompagn� de rafales de neige aveuglante. Les Dunkerq�ois salaient les morues en "tonne"
(tonneaux), tandis que les Paimpolais salaient en grenier; c'est-�-dire les
poissons empil�s et rang�s � m�me la cale du bateau. Lorsque
la go�lette est de retour au port apr�s plus de six mois d'absence, les
Islandais se pr�cipitent chez eux et annoncent la quantit� de morues p�ch�es,
qui servira de base � leur salaire: 4 000 morues prises par homme constituait
une p�che exceptionnelle alors que moins de 1500 �tait consid�r� comme m�diocre.
L'hiver beaucoup d'hommes d'�quipage retournaient aux travaux des champs. La
r�gion de PAIMPOL a pay� un lourd tribut � la grande p�che : en 83 ans, il y
eut plus de 100 navires naufrag�s et perdus corps et biens, soient 2 000
hommes. Dans
le danger, le marin fait appel � Dieu, le plus souvent par l'interm�diaire
d'un Saint Patron, de la Vierge ou de la Sainte � laquelle est d�di�e la
chapelle situ�e pr�s de son domicile. Le v�u prend aussi la forme d'un march� :
"Sauve-moi et je viendrai � la chapelle te faire une offrande". C'est
ainsi que de nombreuses chapelles de Bretagne et de Normandie sont d�cor�es d'exvotos
maritimes. Les
naufrages rel�vent de trois causes imm�diates : navires dross�s � la c�te,
chavirement, abordage en mer. La temp�te ou la brume n'�taient pas seules en
cause : il y avait aussi la v�tust� du bateau, l'aptitude des hommes � lutter
contre les �l�ments. La fatigue des hommes, l�alcool et surtout la
vieillesse de certains navires sont � l'origine de la majorit� des
disparitions. On
estime � 1,25 % le pourcentage des effectifs d�c�d�s au cours d'une campagne
par maladie ou par naufrage. Les bateaux de la "grande p�che"
�taient d�pourvus de m�decin. Les
p�cheurs d'Islande, "ces gal�riens de la mer" vivaient
dans les conditions tr�s d�favorables qui contribuaient � aggraver les
affections telles que panaris, gelures, scorbut, tuberculose... L'�loignement, la rudesse du climat, et les dures
conditions de travail favorisaient par ailleurs un alcoolisme qui n'�tait pas
le, moindre des fl�aux qui touchaient ces hommes. En
1903, le nombre de voiliers cordiers arm�s pour p�cher sur les bancs de
Terre-Neuve, atteint son maximum: 436 pour 10.666 hommes embarqu�s. Mais l'ann�e
suivante, les morutiers � voile commencent � �tre moins nombreux. La Guerre
1914-1918 la concurrence des chalutiers � vapeur, le fl�chissement des cours
de la Morue, les nouvelles Lois Sociales et le vieillissement d�une flottille
non renouvel�e ont provoqu� la disparition de ce type de p�che. Si Marseille a
vu tr�s t�t dispara�tre en 1890 ses, terre-neuvas, Saint-Malo fut le dernier
port fran�ais � armer des voiliers morutiers : en 1948, le � lieutenant
GUILLON � trois-m�ts mixte � coque d'acier fut le seul bateau �
voile � entreprendre une campagne de grande p�che vers l�Am�rique
septentrionale. Vers
le d�clin du � Grand metier �
Il faut p�cher plus loin, plus vite, un poisson de qualit� et le livrer
frais ou parfaitement conditionn� � des consommateurs rendus exigeants par les
am�liorations apport�es � d�autres secteurs de l�alimentation. D�o�
l�arriv�e des navires usines permettant, � la fois la p�che et le
conditionnement du poisson sous une forme marchande d�s l�arriv�e au port.
La France tire des avantages incontestables de son pass� historique car
elle a fr�quent� de tout temps les champs d'activit� traditionnels de la
grande p�che, que ce soit le Nord-ouest Atlantique ou les cotes de la Norv�ge
et la mer de Barentz. Mais depuis la r�vision des accords d'Ottawa (1 er
Janvier 1977), sign�s en Mars 1972 et qui garantissent notre pays contre une
extension des eaux canadiennes au-del� des douze milles, nos chalutiers doivent
poss�der une licence pour avoir le droit de p�cher dans les eaux canadiennes
qui ont �t� �tendues � deux cents milles lors de cette r�vision, sauf dans
le secteur 3M (I.C.N.A.F). Outre cette extension, les chalutiers fran�ais
sont oblig�s de communiquer chaque semaine les tonnages se trouvant � bord.
Les d�lais d'annonce sont de vingt-quatre heures avant d'entrer dans les eaux
sous contr�le et soixante-douze heures avant d'en sortir afin de donner le
temps d'exercer un dernier contr�le sur la cargaison. A
titre d'exemple, le quota accord� � la France en 1977, s'�levait �
trente-quatre mille cents tonnes dans les eaux canadiennes, � raison de quatre
mille cents tonnes � Saint Pierre et Miquelon et trente mille tonnes pour la
flotte m�tropolitaine. Les
dures conditions d'exploitation au Labrador (�tat des glaces, m�t�orologie)
et � l'Est de Terre-Neuve (2J‑3K‑3L‑ (I.C.N.A.F) am�nent
les chalutiers fran�ais � d�laisser ces r�gions ou les captures de morues s'�levaient
� quatre-vingt-deux mille tonnes en 1968. Ainsi la France laisse ses quotas de
morue s'amenuiser d'ann�e en ann�e dans ces r�gions, exer�ant pr�f�rentiellement
son activit� au large de la c�te occidentale de Terre-Neuve. D'autre part, la France rencontre des difficult�s pour faire reconna�tre
des possibilit�s de p�che correctes pour des esp�ces pour lesquelles nous
n'avons pas d'ant�riorit�: car nos navires, devenus polyvalents, pourraient
les p�cher et ainsi am�liorer la productivit� des campagnes effectu�es dans
ces r�gions. C'est le cas notamment du hareng que nous pourrions p�cher dans
le golfe de Saint Laurent et devant les c�tes des USA. Les
accords d'Ottawa en vigueur jusqu'au 15
Mai 1986 n'ont pas �t� reconduits.
Les quotas allou�s sont en baisse
sensible tous les ans ce qui eut pour effet de repousser les navires m�tropolitains
chez eux, F�camp depuis 1987, Saint Malo depuis 1991, pour la grande p�che
il.n'y.a qu'une seule alternative, survivre tant bien que mal jusqu'� ce que le
moratoire d�cid� par le Canada en 1992 sur toutes les zones ne soit qu'un
mauvais passage aussi bien pour les armements m�tropolitains qui n'ont pas �t�
�paul�s par les gouvernements successifs et aussi le seul armement de Saint
Pierre et Miquelon (INTERPECHE) qui s'�tait modernis� avec deux nouveaux
navires tr�s performants et de nouveaux am�nagements � terre. En
Ao�t 1992 la fin de l'espoir pour les deux entreprises locales avec le verdict
de Tribunal International de New York qui ne donna plus � l'archipel qu'une
zone de douze milles nautique autour des �les et un couloir plein Sud sur deux
cents milles et d'une largeur de dix milles, v�ritable affront pour des p�cheurs
qui sont la depuis cinq si�cles, d'autant que la France � particip� en grande
partie � l'�volution de la p�che et � la prosp�rit� de Saint Pierre et
Miquelon depuis tout ce temps. Des
grands ports de p�che comme F�camp ou Saint Malo qui furent les pionniers avec
les Basques pour le d�veloppement de la p�che devraient �tre encore sur les
bancs � exercer leur m�tier aux cot�s des Saint Pierrais et Miquelonnais; Ce
probl�me en g�n�ral a �t� n�goci� sur une politique de p�che alors qu'on
aurait peut �tre du le traiter sur un plan de politique g�n�rale et de
diversification �conomique. Depuis
1970 les armements fran�ais ont commenc�s � quitter les zones d�s les
premiers conflits. C'est � ce moment que la France devait prendre le probl�me
� bras le corps et non vingt ans plus tard, d'autant que le stock de morue de
Terre-Neuve n'est ni dans une phase alarmante ni en surexploitation, la r�glementation
�tant appliqu�e de mani�re tr�s stricte.( maillage, engins de p�che, taille
des navires, surveillance accrue des Gardes Cotes) Au nom de
la protection de la ressource le Canada a r�ussi a imposer sa loi dans sa zone
�conomique des 200 milles M�me l'archipel de Saint-Pierre a fini par �tre
asphyxi�e. Depuis trois ans les grands bancs font l'objet d'un moratoire Les ports de F�camp du Havre et de Bordeaux dorment
plus, ces grands chalutiers qui avaient commenc�, avant guerre, � prendre le
relais des go�lettes. Et si
Saint-Malo est toujours debout ses chalutiers-usines ont du s'en aller
traquer le cabillaud sous d�autres cieux, Groenland Labrador mer de Barentz et
se reconvertir sur d'autres esp�ces, notamment la crevette., La Comap�che qui,
entre autres choses, alimente en merlan bleu une usine sp�cialis�e dans la
fabrication de surimi. Ailleurs, � Boulogne, � Dieppe � Lorient, la grande p�che
s'est aussi model� un nouveau visage. Les chalutiers-usines, se sont adapt�s
eux �volutions du march�. Il ne suffit plus de surgeler. il faut � bord, pr�parer
du �sens ar�te �
Les navires de la p�che industrielle ont cherch� � coller aux lin�aires
de la grande distribution. Ainsi � Boulogne, des chalutiers ont arm� pour
Findus. � Dieppe, les Snekkar ont oeuvr� pour Davigel
C'est aujourd'hui le groupe espagnol Pescanova sp�cialis� dans les
produits de la mer, qui, apr�s avoir absorb� Interp�che de Saint Pierre et
Miquelon, a repris Les int�r�ts de l'armement lorientais J�go Qu�r�.
Mais certains groupes ne se contentent pas d'un simple compagnonnage .Ils
int�grent le navire dans leur propre strat�gie
Ainsi Intermarch� avec le � Kerguelen de Tr�marec �,
de l'armement Comata Ce chalutier p�che aux abords des lointaines �les des
Kerguelen et quatre autres navires, de l�armement P�trel, d�fendent
aujourd�hui les int�r�ts des Mousquetaires.
Le temps a pass�. La soci�t� Interpeche, filiale du groupe espagnol
Pescanova a baiss� pavillon. On
ne p�che plus la morue � Saint Pierre qui pleure un pass� englouti dans les
profondeurs du Droit de la mer ! Bibliographie Pour ceux, qui voudraient en savoir plus sur les p�cheurs
terre-neuvas, je vous recommande ces quelques livres qui m'ont aid� � faire ce
texte : ‑ "Les derniers voiliers morutiers fran�ais,
terre-neuvas, islandais" du Commandant Louis Lacroix. ‑ "Histoire de la grande p�che de
Terre-Neuve" de Robert de Loture. -
"La vie maritime � Saint-Malo et Cancale au d�but du si�cle"
de Bertrand Quenetain. -
� Gal�riens des brumes � de Ren� Convenant -
� La grande p�che se meurt �
de Jean Recher
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Derni�re modification :25 juin 2006 |