Association des Capitaines de P�che Fran�ais

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Histoires Courtes

 

1 - Saint- Lys radio (Ernest LAFFICHE)

2 - Abordage avec un camion poubelle (Jean PAUGAM)

3- Le mandat � Bozo (Jean PAUGAM)

Liaisons t�l�phoniques familiales hebdomadaires des marins Terres-neuvas par Saint-Lys radio

Jusqu'aux ann�es 1980 le t�l�phone par satellite n'�tait pas arriv� jusque sur les bancs de Terre-Neuve.

 Aussi en dehors des lettres radios maritimes, les moyens t�l�phoniques �taient par Saint - Lys, station mondialement connu du monde maritime

 Les marins avaient l�habitude de t�l�phoner � leur famille le dimanche; probablement jour de la semaine plus rassembleur car jour du Seigneur. Il fallait d'abord que les radios prennent leur tour � la station, Le r�le des radios � bord des chalutiers �tait un peu un r�le de renseignements g�n�raux, Aussi la discr�tion absolue �tait de mise sur la vie familiale des marins. lorsque la conversation t�l�phonique s'orientait vers la p�che, l'oreille des /RG/ se faisait plus attentive.

 Il faut savoir que de grandes rivalit�s existaient entre les capitaines de p�che Commandant les navires d�un m�me armement, aussi tous les renseignements sur le tonnage des autres navires �taient les biens venus d'o� la curiosit� des radios.

Un jour un Marin de mon �quipage � marin devenu ami, car avec 10 ann�es de navigation ensemble cela cr�e de forts liens d'amiti�s � t�l�phonait et probablement que la conversation d'abord familiale s'orienta vers la p�che et le tonnage. L� intervient la curiosit� des radios car en soir�e, une remarque d�sobligeant me fut faite par un capitaine du m�me armement ( Il faut avouer que j'en aurai fait tout autant) � tu nous as encore tromp� sur tes renseignements de p�che puisque tu nous as d�clar� depuis le d�but de. ton voyage 400 tonnes alors qu'un de tes marins a signal� 500 tonnes � son �pouse ! �

Renseignements pris je fis le rapprochement et compris le malentendu

Mon marin avait en ces termes dit � son �pouse � Pour notre tonnage nous avons � bord: les doigts de ma main droite � Ce que mon Capitaine interlocuteur ne savait pas, c'est que mon brave marin �tait amput� d�un doigt de la main droite. et que 500 devenait 400 d'o� le malentendu qui f�t rapidement �clairci apr�s une explication.

Je fis monter � la passerelle mon marin et apr�s lui avoir expliquer, nous avons bien ris ; car la morale de cette histoire si nous devions en faire une: c'est que nous avions bien cach� 100 tonnes de poisson aux autres navires de la m�me compagnie et qu�amput� d�un doigt peut rendre des services les plus inattendus

Je tiens � rendre hommage ici � mon brave marin disparu trop t�t d'un accident maritime.

LAFFICHE Ernest.

                            

Abordage avec un camion poubelle :

A la fin des ann�es 1970, suite au passage � Abidjan de l'Administrateur de l�armement et aux bonnes relations que j'entretiens avec la capitainerie du port d'Abidjan, nous r�ussissons � obtenir une place au quai � bananes lors de nos escales dans le port ivoirien.

Il est temps, car les escales au port de p�che sont de plus en plus p�nibles avec un trafic portuaire en pleine expansion. Nous g�nons les thoniers et nous, cela nous impose d'incessants postes de man�uvres avec parfois un pr�avis de dix minutes.

Le quai � bananes est un terminal fruitier o� vient de temps en temps un cargo frigorifique pour embarquer bananes et ananas de C�te d'Ivoire. Je suis en bons termes avec le responsable de ce terminal et lorsqu'il faut d�gager pour lib�rer de la place pour un cargo, je suis pr�venu � temps et cela nous facilite la vie � bord. Autre avantage non n�gligeable, nous sommes en centre ville.

Un apr�s-midi, au cours d'op�rations de chargement d'un cargo fruitier, un camion poubelle nous heurte de plein fouet alors que nous sommes accost�s b�bord � quai � l'extr�mit� du terminal.

Le chauffeur du camion vient de charger la benne � ordures situ�e pr�s du navire et au moment de partir, il sort rapidement de la cabine de son camion pour voler un carton d'ananas qui passe � proximit� sur un tapis roulant.

Notre chauffeur dans son empressement, pour effectuer son larcin, oublie de mettre le frein � main de son camion et avec la pente celui ci prend de la vitesse pour venir nous heurter. Le choc est assez violent. La coque du navire est ab�m�e et le camion, les deux roues avant au-dessus de l'eau entre le navire et le quai, perd de l'huile.

A l'�cole de navigation, j'ai appris � faire des rapports de mer et nous avons trait� � peu pr�s tous les cas de figure mais comme vous vous en doutez la situation dans laquelle je me trouve n'a pas �t� envisag�e. Faut-il faire un constat � l'amiable ? Je ne pense pas que cela est la bonne solution. Le chauffeur du camion est dans la panade et comme il ne comprend pas l'importance de l'accident, je photocopie et conserve copies des documents concernant le v�hicule ainsi que son permis de conduire.

A l'�poque le Bureau V�ritas, qui est notre soci�t� de classification, exige le changement d'une t�le d�s l'instant ou l'enfoncement, suite � un choc, est sup�rieur � 5 centim�tres. S'il n'y a pas 5 centim�tres, nous n'y sommes pas loin. L'affaire est s�rieuse car nous sommes en instance d'appareillage et la t�le concern�e est la plus grande de la coque. Pour la changer, cela demande de gros travaux � l'int�rieur du navire pour d�monter les boiseries.

J'ai int�r�t � mener cette affaire rondement sans perte de temps et sans que cela co�te de l'argent � ma compagnie parce que dans cette affaire, il est hors de question d'accepter une quelconque part de responsabilit�.   

Le soir m�me, j'ai la visite du chef de service de mon africain chapardeur. Il s'agit d'un Fran�ais qui vaut son pesant de cacahu�tes. C'est la caricature m�me du colonial qui avant de rentrer au service de voirie de la ville d'Abidjan a probablement fait carri�re dans l'arm�e fran�aise.

Apr�s s'�tre entretenu avec son chauffeur, mon bonhomme reconna�t les faits. Il faut prendre un expert pour �valuer les d�g�ts. Pour me montrer sa bonne volont� et qu'il a de l'autorit�, il engueule devant moi son chauffeur et lui dit qu'il est licenci�. Je n'en demande pas tant et quand je dis qu'il engueule son chauffeur, je pense que je suis en dessous de la r�alit�. Ce type me met mal � l'aise.

Le lendemain matin, je me rends aux Affaires Maritimes du consulat de France et � ma question de savoir si je dois faire un rapport de mer, le pr�pos� me conseille d'intituler mon document : Rapport circonstanci� et de le r�diger comme un rapport de mer.

J'informe mon armement et on me fait comprendre que j'aurais pu trouver autre chose si je veux passer pour un original !

Je prends �galement un expert et demande l'intervention du Bureau V�ritas. Apr�s concertation entre les trois experts, il est d�cid� de ne pas changer la t�le, mais d'effectuer la d�coupe de la partie ab�m�e qui est remplac�e par un placard soud� bord � bord et non en doublante. Le travail est proprement et rapidement effectu� par le chantier Car�na.

Le chantier de r�paration navale me demande de r�gler la facture des travaux et c'est au bout d'un certain temps que la compagnie d'assurance du camion se d�cide � rembourser la facture que je me suis empress� de leur remettre.

Aucunement responsable dans cet accident, je tiens � ce que les d�penses occasionn�es, suite aux travaux effectu�s, ne p�nalisent en aucun cas mon armement. J'en fais une affaire de principe. Le carton d'ananas chapard� nous co�te tout de m�me de l'argent. La compagnie d'assurance refuse de nous rembourser la facture de mon expert ! Classique. 

Nous pouvons appareiller � la date pr�vue et par la suite cette histoire fera beaucoup rire. Il est vrai qu'une collision entre un bateau et un camion poubelle ce n'est pas courant.

La petite histoire ne dit pas si le chauffeur du camion a �t� licenci�.

 

 

Le mandat � Bozo :

Lancina Traor� matelot � bord, est un Malien musulman. Son ethnie est les bozos qui sont des p�cheurs du fleuve Niger. Son embarquement sur le Capricorne pose probl�me et pendant toutes les ann�es qu'il effectue � bord, il fait bande � part ou alors ce sont ses coll�gues qui le rejettent. Est-ce le fait qu'il est longtemps le seul musulman du bord. Je ne le pense pas, car les Africains sont tr�s tol�rants. Un jour pour l'aider, j'accepte de recruter Mamadou Coulibaly son ami et coreligionnaire. Cela ne change pas grand chose et je pense que Traor� est maladroit avec ses camarades de travail.

A son embarquement, quand l'�quipage africain apprend que je recrute un bozo, le bosco vient me trouver en me disant que je fais un mauvais choix. Les bozos ont une r�putation "d'homme sorcier" ce qui ne plait pas � l'�quipage. Voulant en savoir plus au sujet des pouvoirs surnaturels de mon nouveau matelot, je me renseigne aupr�s de Robert un autre matelot. D'apr�s ce dernier, un bozo peut rester 20 minutes sous l'eau sans respirer et c'est pour cela qu'ils sont des bons p�cheurs sur le fleuve Niger !

J'interroge mon nouveau matelot et lui demande s'il peut rester 20 minutes sous l'eau sans respirer. Pas contrariant et imaginant probablement que j'en fais une condition pour qu'il reste � bord, ce dernier me r�pond par l'affirmative.

L'occasion est trop belle, je vais tordre le cou � une de ces vieilles l�gendes africaines. J'appelle l'�quipage sur la plage arri�re, je fais mettre le long du bord l'�chelle de pilote, je demande au bozo de descendre l'�chelle et de rester la t�te sous l'eau le plus longtemps possible.

Bien s�r, mon bozo fait surface au bout de 2 � 3 minutes sous les regards surpris des matelots. Assez content de ma petite d�monstration, je m'adresse � mon �quipe en leur disant : Ils sont o� ses pouvoirs surnaturels ?

Pas de r�ponses, mon �quipe est vex�e ou alors pas convaincue. Robert vient me trouver et me dit :

C'est normal Patron, pour que cela marche, il faut faire de la magie avant !

Cela se complique et je laisse tomber. Par la suite, lorsque j'aurai besoin de plongeurs pour intervenir sur l'h�lice ou sur la coque du navire, je ne solliciterai pas le concours du bozo qui ne se portera jamais volontaire.

Bozo devient son surnom et un jour, il d�cide de rentrer dans son pays pour des cong�s qu'il a acquis. Si maintenant le trajet se fait en avion, � l'�poque Bozo d�cide de rejoindre Bamako au Mali en taxi-brousse. Ce sont des voitures Peugeot,  bien souvent en mauvais �tat, qui font le trajet en plusieurs jours.

Ces voitures, charg�es au maximum de passagers avec la galerie encombr�e de colis, accusent au compteur de nombreux kilom�tres et les d�placements dans ces v�hicules sont de v�ritables exp�ditions qui comportent des risques : accidents, pannes m�caniques, voleurs ou contr�les de policiers racketteurs.

Bozo au courant de ces probl�mes estime qu'il est prudent de ne pas voyager avec l'argent qu'il a gagn� au cours de son dernier embarquement. Avant son d�part, il exp�die ses �conomies par mandat poste international � son nom � Bamako.

Bozo prend ses dispositions pour que le mandat soit � la poste de la capitale malienne en temps utile. Les Africains, c'est comme les Bretons lorsqu'ils travaillent � Paris. Lors de leurs cong�s au pays, ils aiment bien montrer � leur entourage qu'ils ont r�ussi dans la capitale et pour cela, il faut avoir de l'argent.

Apr�s un voyage mouvement� et fatigant, mon matelot se pr�sente � la poste principale de Bamako. Comme vous vous en doutez, le mandat n'est toujours pas arriv�. Cela fait plus de 15 jours que Bozo l'a exp�di� d'Abidjan. Il se retrouve au pays sans argent, imaginez sa d�ception, lui qui souhaite faire plaisir � sa famille. L'attente dure encore environ deux semaines et un jour le pr�pos� � la poste, avec un large sourire, lui annonce que son mandat est enfin arriv�.

Bozo s'appr�te � recevoir son argent et l� le pr�pos� lui explique que si en effet les documents concernant le mandat sont bien l�, il ne peut lui remettre son argent pour la bonne raison que la caisse de la poste de Bamako est vide !

La poste malienne est en cessation de paiement. Vous imaginez la sc�ne en France.

Lancina Traor� dit Bozo r�cup�re son argent in extremis quelques jours avant la fin de ses cong�s.

A son retour � bord, je lui demande s'il a pass� de bons cong�s au pays et c'est l� qu'il m'explique ses d�m�l�s pour r�cup�rer son bien.

Quand je dis plus haut que Bozo aime faire plaisir, chez lui la g�n�rosit� n'est pas un vain mot. Un jour il embarque � Abidjan la machine � coudre de son �pouse pour l'offrir � Natal � une jolie Br�silienne dont il est �perdument amoureux depuis d�j� plusieurs escales !

 

 

                                                                                 

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Derni�re modification :25 juin 2006

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