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La p�che � la langoustine
vivante � bord du "P�p� Roro"
SOMMAIRE I.
Pr�sentation du navire "P�p� Roro" II.
Pr�sentation du chalut utilis� � la langoustine IV.
R�glementation de la p�che � la langoustine dans le golfe de Gascogne V.
Un m�tier d'avenir : la langoustine vivante VII.
Effets du Sycocrus sur le travail � bord I.
Pr�sentation du navire "P�p� Roro" Le "P�p� Roro" est un navire qui a �t� con�u
pour travailler sur le plateau de Rochebonne. Il poss�de une surpuissance
motrice et hydraulique � proportion de sa taille, ses quatre enrouleurs en
portique et, un dans l'entrepont lui permettent de travailler les roches et de
faire face aux nombreuses avaries. Le d�gagement du panneau de cale sur le c�t� tribord
laisse une grande place pour le travail et la manutention, en toute s�curit�
pour l'�quipage. Mais avant toute chose, le "P�p� Roro" travaille
la langoustine vivante parce qu'il poss�de un Sycocrus (syst�me de
conservation de crustac�s). Dimensions - Navire construit aux chantiers Bretagne Sud en 1988 - Longueur hors tout 17,52
m - Longueur de flottaison
15,55 m - Longueur entre perpendiculaires
14,62 m - Largeur hors tout
6,29 m - Largeur hors membres
6,12 m - Creux au livet
3,32 m - Tirant d'eau arri�re
3,20 m - Capacit�
gas-oil 19 m3 - Capacit� eau douce 3
m3 - Volume de la cale
40 m3 - Equipage
5 hommes Le"P�p� Roro" est un navire construit
en acier avec n�anmoins tout le pont sup�rieur, la passerelle et le portique
en aluminium, ce qui a pour cons�quence de limiter les poids en hauteur, donc
d'avoir une meilleure stabilit�. Propulsion
m�canique Elle
est assur�e par un moteur Caterpillar de 540 CV et une h�lice � pas
fixe mais avec une tuy�re. Descriptif
des ponts LE
PONT INFERIEUR :
Il est s�par� en quatre locaux : 1.
Local treuils et gouvernail - Deux treuils BOPP d'une capacit� de 1500 m de c�ble
de �18, avec leurs commandes hydrauliques et leurs cam�ras - Appareils de commande du gouvernail - Magasin de mat�riel l�ger - Une issue de secours Sur ce navire, les treuils ont �t� plac�s sous la
flottaison pour un gain de place sur le pont principal et pour une am�lioration
de la stabilit�. 2.
Local machines - Le moteur principal Caterpillar et son auxilliaire - Le r�ducteur (Pont-�-Mousson) - Une centrifugeuse, deux pompes d'ass�chement, deux
pompes pour t�rillon, deux alternateurs, pompes hydrauliques, pour les r�frig�rants,
et syst�me de filtration - Syst�me Hydrophore (circulation eau douce pour
consommation courante) - Installations frigorifiques (pour la conservation de la
langoustine vivante) - Quatre cuves � gas-oil, une cuve huile moteur, une
cuve huile hydraulique - Local batteries 3.
Cale � poisson de 40 m3 La cale est modulable, c'est-�-dire que l'am�nagement
se fait � notre guise, tout en planches d'aluminium. Elle peut comporter 2 X 5
compartiments cubiques et un couloir central qui peut lui aussi �tre am�nag�
en compartiment. 4.
Peack avant Il poss�de les deux cuves � eau
douce de 1,5 t chacune. Pont
principal
Il ne comporte donc pas de treuils puisque ceux-ci sont
install�s au pont inf�rieur. L'arri�re du pont est compl�tement d�gag�,
laissant une grande place pour la manutention et le travail des hommes sur le
pont (triage et �visc�rage), ce qui am�liore leurs conditions de travail et
leur s�curit�. L'entrepont
est appel� aussi pont principal car il dessert tous les autres ponts ainsi que
les am�nagements tels que la cambuse, la cuisine r�fectoire et l'acc�s
passerelle et cabine patron � babord et, � tribord, le panneau d'acc�s � la
cale � poisson, l'acc�s aux machines et � la partie toilettes et lavabo ainsi
qu'au poste �quipage. La partie le plus vers l'avant de ce pont est le magasin
� mat�riel chalut. Les viviers � crabes et � coquilles saint - jacques sont
sur l'avant tribord ainsi que le stockage des caisses � poisson et �
langoustine. C'est aussi � l'entrepont que sont toutes les commandes
pour le virage et le filage de tous les engins de p�che car, pour la s�curit�,
la visibilit� y est meilleure qu'� la passerelle. L'enrouleur hydraulique qui est tout en avant de
l'entrepont est un atout majeur du navire, car il facilite la manutention du mat�riel
lourd et permet le pelotage d'un chalut pour la r�paration apr�s avaries. Par ce fait, il �conomise la fatigue de l'�quipage et
am�liore donc la rentabilit� et la s�curit� des hommes. Pont
sup�rieur et timonerie Le pont sup�rieur se compose d'un panneau d'acc�s au
pont principal, d'un panneau de d�chargement de la cale � poisson, de la
timonerie et d'un portique supportant quatre enrouleurs pour chaluts et d'une
caliorne; le tout est en aluminium. Les enrouleurs sont accoupl�s deux par deux
par un syst�me de clabot, la caliorne est ind�pendante. Il y a donc trois
moteurs hydrauliques. La
timonerie Descriptif
des appareils de p�che : - Le double des commandes hydrauliques pour treuils,
enrouleurs et caliorne est en secours. - La commande des cam�ras de surveillance des treuils et
des passages des funes. - Radios :
1 VHF - 1 BLU - Navigation : 1
radar Furuno
1 sondeur Furuno
1 GPS MZR diff�rentiel
1 CRO3
MLR
2 MGO2 Toran
1 table tra�ante TR300
1 ordinateur Acer avec programme MAX SEA
clavier et fax
1 pilote + 1 titter + 1 barre
1 tableau de toutes les s�curit�s moteur
1 tableau de toutes les s�curit�s r�frig�ration
Chalut
irlandais et gr�ement Taille
: 43 m�tres de corde de dos et 50,80 m de bourrelet. Chalut
en maillage de 40 mm, mis � part le gorget,l'amorce de la poche et la poche qui
sont en 35 mm. Boulage
: 4 boules par aile et 4 dans le carr�. 12 boules de 5 litres => 60 l. Montage
du bourrelet : Le
carr� du bourrelet mesure 3,60 m, ce qui nous laisse 47,20 m pour les ailes,
chaque aile de plomb mesure donc 23,60 m. Bras
: Longueur 95 m + 5 m de grosse cha�ne �28 en filin mixte.
Entremises
: 25 m Les
panneaux Les panneaux sont rectangulaires et en bois. Poids : 300 kg Longueur : 2 m Largeur : 1 m
La
langoustine �tait peu exploit�e avant la guerre, elle est aujourd'hui devenue
une esp�ce � haute valeur marchande, tr�s pris�e pour ses qualit�s
gustatives. Langoustine ->
nephrops norvegious anglais
-> norway lobster espagnol
-> cigala La
langoustine est un crustac� de l'ordre des d�capodes (5 paires de pattes) et
de la famille des nephropid�s.
R�partition
g�ographique On la trouve dans l'Atlantique nord-est, de l'Islande
jusqu'au sud du Portugal, en mer du Nord, ainsi qu'en M�diterran�e ou elle
est pr�sente sur l'ensemble du bassin. R�partition
bathym�trique Elle vit sur des fonds de -15 m � - 800 m, sur des
substrats vaseux et sablo-vaseux. Dans le golfe de Gascogne et en mer Celtique, les p�cheries
se trouvent autour de l'isobathe de - 100 m. La r�partition de l'esp�ce est
davantage d�termin�e par la nature du fond et la temp�rature de l'eau que par
la profondeur. Caract�res
distinctifs Le m�le et la femelle se distinguent par une diff�rence
de forme de la premi�re paire de pl�opodes qui sont rigides et modifi�s en
organe copulateur chez le m�le et beaucoup plus fins et souples chez la
femelle, et l'emplacement des orifices sexuels. Biologie Les
m�urs de la langoustine la conduisent � vivre dans un terrier qu'elle creuse
dans la vase. Elle le quitte durant les p�riodes de faible �clairement (aube
et cr�puscule) pour rechercher sa nourriture. C'est pendant cette phase active
que l'on peut la capturer. La
langoustine est s�dentaire, elle n'effectue aucune migration. Elle peut
cependant se d�placer si des facteurs d�favorables agissent sur son habitat,
tels que la mise en suspension de la vase lors d'une temp�te. Reproduction La taille ou l'�ge de la maturit� sexuelle varie selon
la zone g�ographique en relation avec les conditions du milieu (nourriture et
temp�rature). Dans le golfe de Gascogne, les m�les acqui�rent la
maturit� sexuelle pendant leur deuxi�me ann�e � 19,5 mm de longueur
orbitaire et les femelles en fin de deuxi�me ann�e � 25 mm. La reproduction est annuelle, l'accouplement a toujours
lieu juste apr�s la mue des femelles, avant la calcification de leur nouvelle
carapace. Les �ufs sont f�cond�s au moment de leur �mission et se collent
sous l'abdomen. Les langoustines "grain�es" disparaissent
presque aussit�t des captures, elles passent alors la plus grande partie de
leur temps dans le terrier car elles se nourrissent moins fr�quemment. La dur�e de l'incubation dans le golfe de Gascogne est
de sept mois et la p�riode de ponte commence en avril et se termine en ao�t.
Le nombre d'�ufs cro�t avec la taille de la femelle. Une femelle de 22 � 25
mm pond environ 650 �ufs, une femelle de 40 mm pond environ 4 000 �ufs. A l'�closion les larves sont p�lagiques pendant un mois, puis apr�s m�tamorphose, la petite langoustine gagne le fond et sa croissance est alors tr�s rapide, au rythme d'une mue par mois. Croissance Comme chez tous les crustac�s, elle s'effectue par mues
successives, au moment ou l'animal change de carapace. Apr�s la maturit�
sexuelle, les m�les muent plus souvent que les femelles et grandissent plus
vite. Dans le golfe de Gascogne, les m�les muent en moyenne
deux fois par an tandis que les femelles, une seule fois. La croissance des langoustines est directement li�e �
la temp�rature de l'eau, au type du s�diment et � la densit� des individus
sur le fond. Alimentation La nourriture de la langoustine se compose d'�l�ments
tr�s vari�s, mais les polych�tes, les crustac�s, les mollusques et les �chinodermes
sont ses proies pr�f�r�es. Elle ne semble cependant pas tr�s s�lective et
consomme sans discrimination les esp�ces pr�sentes � l'endroit o� elle se
trouve. R�le
et importance �conomique La langoustine constitue une source de nourriture pour
d'autres esp�ces. La langoustine est p�ch�e intensivement pour sa chair qui
est excellente, mais aussi pour sa carapace qui sert � la fabrication de
coulis. IV.
R�glementation de la p�che � la langoustine dans le golfe de Gascogne La langoustine dans le golfe de Gascogne est
exclusivement p�ch�e au chalut de fond dans les vasi�res. Elle est g�n�ralement
commercialis�e vivante car la proximit� des zones de p�che et des ports
permet aux bateaux de faire des sorties d'une journ�e. L'exploitation du stock de langoustines est r�glement�e
par la Communaut� europ�enne mais aussi par la r�glementation nationale et
les organisations de producteurs. Deux
r�glementations importantes dans le golfe de Gascogne : 1.
Tailles l�gales minimales au d�barquement. La taille adopt�e par la Communaut�e europ�enne est de
7 cm ; la r�glementation nationale et les organisations de producteurs vont
jusqu'� 8,5 cm. Le respect d'une taille minimale a conduit les p�cheurs �
rejeter � la mer une partie de leurs captures. Les �tudes de survie des rejets
ont permis d'�valuer � 30 % en moyenne le taux de survie des langoustine
remises � l'eau. 2.
R�glementation du maillage des chaluts � langoustines Dans le port des Sables-d'Olonne, les r�glementations
propos�es pour les maillages ont �t� plut�t bien re�ues et m�me d�pass�es. La flottille du port des Sables-d'Olonne avait d�j�
pris conscience des probl�mes engendr�s par le petit maillage, car la petite
langoustine n'est commercialis�e que lorsqu'elle est vivante, mais elle n'est
pas rembours�e par les O.P., donc la p�che intensive des petites
langoustines n'est pas d'un bon rendement et peut �tre dangereuse pour le
stock. De plus, le fait d'utiliser un maillage trop �troit peut �tre la cause
de destruction de jeunes poissons tels que les petits merlus. Les vasi�res du golfe de Gascogne sont des
parages de ponte pour les merlus. Les p�cheurs de langoustines du port des Sables-d'Olonne
ont choisi un maillage raisonnable, ils ont opt� pour 60 mm. V.
Un m�tier d'avenir : la langoustine vivante Le
plateau de Rochebonne La p�che de la langoustine vivante est un m�tier un peu
� part, m�me pour un port langoustinier comme les Sables-d'Olonne,
car nous ne sommes que deux navires � pratiquer cette p�che. La langoustine, dans les parages des Sables, se cloisonne
au large d'un plateau rocheux appel� " Rochebonne ". Ce
plateau �tait craint des navigateurs d'antan pour ses hauts fonds ; de ce fait,
il est balis� par quatre bou�es cardinales. La bou�e nord-est est appel�e le
Ponton, la bou�e sud-est est le Feu rouge, celle du sud-ouest est la bou�e
d'atterrissage pour les langoustiniers sablais, et celle du nord-ouest est appel�e
la Congr�e. Dans les ann�es d'avant la Seconde Guerre mondiale, de
nombreux bateaux ont sombr� ici, car il ne connaissaient pas les lieux. La mer y est plus mauvaise et les courants y sont tr�s
violents. Au nord-ouest pr�s de la bou�e Congr�e, on peut voir la mer se
briser sur les hauts fonds, car ici il n'y a que 3 � 5 m�tres de profondeur. Un
navire partant des Sables d'Olonne va faire route cap au 240 et vitesse 10 n�uds,
il va partir de 5 m�tres de profondeur, puis creuser tout doucement pour
arriver finalement, trois minutes plus tard, � 70 m�tres. En approchant des bou�es, c�t� terre (N.-E. et S.-E.),
il va apercevoir les fonds rocheux remonter jusqu'� 25 m, puis 20 m et parfois
moins ; alors il perdra jusqu'� 2 n�uds de vitesse. Apr�s avoir pass� les
bou�es, c�t� ouest, il va se retrouver brusquement avec un fond � 85 m�tres.
C'est ici que le m�tier du langoustinier commence. Les
parages � langoustines sont le long des bou�es, c�t� ouest ; le plateau de Rochebonne
s'ach�ve ici, mais les fonds sont encore tr�s bossel�s et propices aux
accidents. Malgr� tout, les bateaux peuvent commencer � travailler
correctement sur les fonds secs et aussi sur la vase. Les isobathes de - 90 � - 110 m�tres forment une bande
orient�e nord-ouest - sud-est. Ce lieu fut tr�s poissonneux en esp�ces nobles
des ann�es 60 aux ann�es 80 (daurades, pagots, bars, merlus, merluchons,
saint-pierre, soles, lottes et langoustines). Depuis, certaines esp�ces ont d�sert�
Rochebonne (pagots, daurades) ; les autres sont rest�es, mais en faibles
quantit�s. Aujourd'hui les esp�ces nobles restantes sont la sole,
le merlu, le merluchon, la lotte et la langoustine. Pour ce qui est du "Pepe Roro", sa
priorit� est la langoustine vivante qu'il p�che pendant six mois, du 15 mars
au 15 septembre. Historique
de la p�che � la langoustine vivante aux Sables-d'Olonne Jadis la langoustine vivante �tait tr�s peu p�ch�e
aux alentours du plateau de Rochebonne. Les bateaux n'�taient �quip�s
que d'un seul moyen de conservation - la glace. La faible quantit� de langoustines vivantes arrivant en
cri�e �tait vendue au m�me prix que la langoustine glac�e. Ses qualit�s
gustatives n'�taient pas encore reconnues, ainsi sa commercialisation �tait
quasi inexistante. Au d�but des ann�es 80, avec le renouvellement
de la flottille sablaise, on a vu sortir des chantiers des bateaux aux
performances sup�rieures, plus rapides, mais surtout mieux �quip�s pour la
conservation du produit de la p�che (machine � fabriquer de la glace, m�tabisulfite,
d�but du gla�age en caisse avec film protecteur). Le d�but de la crise des ann�es 1985 � 1995 a eu pour
cons�quence la chute des apports en cri�e et des prix trop bas. Le port des Sables-d'Olonne
a opt� pour un changement de politique qui fut de privil�gier la qualit�. R�duction
des jours en mer, gla�age en caisse, r�novation de la cri�e et de l'ensemble
des magasins de mareyage et installation d'un bloc tampon pour le d�chargement
� toute heure. A bord du "Pepe Roro" le gla�age en
caisse fut aussit�t adopt� ; de plus, les saisons 1991/1992 et 1992/1993
furent tr�s bonnes pour la p�che � la langoustine. C'est durant ces ann�es
que la langoustine vivante est r�ellement arriv�e dans le port des Sables et
sur les �tals des poissonniers. Comme partout, quand il y a beaucoup d'apport, les cours
sont au plus bas et � cette �poque la langoustine glac�e valait 25 F au prix
du retrait, alors que la vivante �tait � 32 F ce qui faisait quant m�me 7 F
d'�cart pour un tonnage moyen hebdomadaire de 1,8 t, donc un peu plus de 12 000
F par semaine. Le "Pepe Roro" fut le seul � prendre
conscience de ce fait. Et comme c'�tait un bateau assez rapide (11 n�uds), il
pouvait faire l'aller-retour dans la nuit sans manquer le coup du matin ni celui
du soir. Tous les jours nous vendions notre langoustine vivante et
notre poisson. Perdre quatre nuits par semaine ne nous p�nalisait pas, car � Rochebonne,
les nuits sont quasiment nulles pendant la saison de p�che des langoustines. La plupart des nuits se passait au mouillage, soit pour r�parer
les chaluts, soit pour laisser l'�quipage se reposer. Nous avons travaill�
ainsi durant deux saisons. C'est � la fin de la seconde, apr�s une comparaison
entre la langoustine vivante et la glac�e, que l'armateur du "Pepe Roro"
d�cida d'investir dans un syst�me de conservation des crustac�s (sy co crus). Ce syst�me permet de conserver vivante la langoustine
durant quarante-huit heures. Le produit est meilleur, plus facile �
commercialiser, donc d'un meilleur rapport, et nous fait gagner deux
aller-retours par semaine. Le Sycorus repr�sente un investissement d'environ
200 000 francs pour une capacit� de 1 tonne de langoustines vivantes sur
quarante-huit heures. Sycocrus
140 000 F Installation m�canique
50 000 F Caisses appropri�es
10 000 F Total :
200 000 F mais
subventionn� par l'Etat et la r�gion Pays de Loire � 15 % et 10 % par la Vend�e. Installation
en salle des machines
Entra�nement
par pompe hydraulique, car malgr� les changements de r�gime du moteur
principal, le Sycocrus conserve le m�me r�gime, donc pas de variation
de la temp�rature de l'eau. Installation
dans la cale
Ce sont des rampes de tuyaux en PVC fix�es au plafond et
sur les parois. Ces rampes sont munies de buses qui pulv�risent en brouillard
l'eau de mer pr�alablement refroidie � 3 ou 4 �C. Apr�s
son passage sur les langoustines, l'eau pulv�ris�e est rejet�e � la mer. Le
syst�me ne fonctionne pas en circuit ferm�. Le
sycocrus pompe, refroidit, puis pulv�rise et rejette l'eau de mer, et
ceci 24 heures sur 24. Principe
de fonctionnement Le syst�me de conservation des crustac�s fut invent�
par un frigoriste lorientais M. Eric Le Tortorec . De l'eau de mer est pomp�e puis refroidie jusqu'� 3
ou 4 �C, elle est ensuite pulv�ris�e en glaci�re du plafond et des
parois. L'eau refroidie a pour effet de ralentir le m�tabolisme
de la langoustine qui, une fois endormie par ce proc�d�, ne s'ab�me pas, ne
se pique pas et, surtout, conserve toute son eau. Lors du d�barquement, apr�s quarante-huit heures dans
le Sycocrus, la temp�rature se r�chauffe progressivement et la
langoustine se r�veille lentement et peut se maintenir encore durant douze
heures dans cette situation. La diff�rence avec les langoustines conserv�es en
viviers - o� elles se blessent, perdent leur �nergie et leur eau - c'est que
pendant son sommeil elle conserve toutes ses propri�t�s, sa vivacit� est
prolong�e et son go�t reste intact. VII.
Effets du Sycocrus sur le travail � bord C'est maintenant aux p�cheurs de s'adapter � ce nouveau
produit ; nous nous devions de le pr�senter sous son plus bel aspect, et pour
cela, il nous fallut changer un peu notre fa�on de travailler : - la mani�re de p�cher est rest�e pratiquement
identique, � part la longueur des traits de chalut qui est pass�e de 3 h 15 �
2 h 00. - le triage est beaucoup plus strict. En
aucun cas, la langoustine ne doit �tre ab�m�e,
m�me pas piqu�e, la carapace doit �tre parfaitement ferme pour le Sycocrus. Le
rangement dans le Sycocrus Tout d'abord la langoustine passe de paniers de 20 kg en
caisses de 3 � 6 kg, ensuite les caisses sont rang�es dans l'appareil. Il faut proc�der par couches. Nous disposons d'une
capacit� de rangement au sol de 22 caisses, puis nous passons � la couche sup�rieure.
En proc�dant de cette mani�re, la langoustine re�oit
l'eau plus longtemps avant d'�tre recouverte par une autre caisse. Il faut �viter l'empilage trop rapide. D�barquement Les
caisses dispos�es dans l'appareil sont d�barqu�es en piles, puis apport�es
directement � la cri�e � une temp�rature de 6 �C. C'est ici que les langoustines supportent leur seule
manipulation, car nous transvasons chaque caisse dans un r�cipient en polystir�ne.
Les langoustines sont ensuite pes�es par lots de quatre caisses, puis vendues
par lots de 22 � 25 kg La
vente La langoustine est d�barqu�e entre 2 heures et 4 heures
du matin ; et entre 3 heures et 5 heures, elle est pr�te � �tre vendue. La vente se fait � 6 heures. La temp�rature sous cri�e
�tant de 6 �C, la langoustine n'est donc qu'� demi r�veill�e pour la vente
et se r�veille tout � fait environ quatre heures apr�s la vente, c'est-�-dire
lorsqu'elle se retrouve sur l'�tal du poissonnier. Les ventes sont des ench�res
montantes ou descendantes. R�sultats
de la cri�e du port des Sables d'Olonne 1998 Ann�es
Tonnage
Prix moyen
Tonnage Prix
moyen Tonnage
Prix
du port
la glac�e en
vivante
vivante
PP RMO PP RMO
en glac�e
golfe
golfe
golfe
golfe dugolfe 1995
155,890 35,13
69,839
44,11
84,128
46,40 1996
115,535 35,60
64,360
46,51
81,317
48,32 1997
101,305 40,11
63,850
49,42
21,635
49,71 1998
123,768 37,31
64,318
46,00
22,128
50,19 La premi�re saison 1994 avec le Sycocrus fut v�ritablement
une saison de lancement, la langoustine vivante �tait compens�e � 32 F, ce
qui nous laissait, malgr� tout, une marge de 10 F vis-�-vis de la glac�e. Notre but �tait atteint, la saison se terminait avec une
moyenne de 41,13 F tandis que la glac�e faisait une moyenne de 30,21 F. Le
point le plus important �tait la satisfaction des mareyeurs devant le produit. Quant aux gastronomes, il succomb�rent devant la belle
couleur rose vif obtenue sans additif ; des poissonniers allant m�me jusqu'�
nous confier : " les clients se les arrachent ". Dans le port on commence � parler d'instaurer un label
de qualit� sur la langoustine vivante. Le centre de mar�e investit et ach�te
des petites caisses portant l'inscription " langoustines vivantes
sablaises ". Conclusion A l'aide des statistiques fournies par la chambre de
commerce et les r�sultats du "Pepe Roro", nous
constatons que les prix de la langoustine vivante trait� au Sycocrus
augmente chaque ann�e et que c'est lors des ann�es � fort tonnage que la
vivante fait la plus grande diff�rence. Nous constatons �galement que la cr�ation
du march� pour la langoustine vivante a eu une r�percussion sur la langoustine
glac�e, car son prix moyen a augment� de 7 F environ en cinq ans. Tous les langoustiniers du port commencent � faire de la
vivante, on rencontre donc moins de langoustines glac�es, il en r�sulte des
prix plus �lev�s. En ce qui concerne le Pepe Roro, le prix de sa
langoustine vivante augmente chaque ann�e ; nous sommes pass�s de 41,43 F �
50,19 F en cinq saisons, alors que la moyenne de la vivante, pour le reste du
port, plafonne � 46 F. Le m�tier de la p�che de la langoustine vivante avec le
Sycocrus a donc un avenir certain pour un port comme les Sables-d'Olonne
; il a m�me la chance de conna�tre un nouvel essor gr�ce � la
commercialisation du Sycocrus, � terre, par les poissonniers et les
transporteurs. Il sera alors possible de mieux faire voyager la langoustine. D'autres ports ont d�j� mis� sur la langoustine
vivante trait�e au sycocrus : Le Croisic (48 F en moyenne), Le Guilvinec (59,23
F), Lesconil qui a une production de 300 tonnes (51,20 F) et, � pr�sent, La
Cotini�re, sur l'�le d'Ol�ron, qui va �quiper dix navires. Document
r�alis� pour les cours de technique P�che et Traitement des captures par M.
PINSON Yves . Capitaine de P�che L.M.A. CHERBOURG Avec la collaboration du Patron du � P�p�-Roro �
Monsieur PUAUD Therry .Les Sables d�Olonne , avec tous mes
remerciements . |
Derni�re modification :25 juin 2006 |