M�MOIRE
ET PATRIMOINE DES TERRE - NEUVAS
Saint - MALO
LE 13 / 14 / 15 Janvier 2006 a eu lieu � MINIAC MORVAN 15 Kms au Sud de Saint Malo une exposition
sur les Terre Neuvas, plus de 400 documents suivi de projections de film des
ann�es 1930 et 1950 � 1955 films tourn�s par des professionnels. ( le
samedi est la principale journ�e)
Adh�rents ou amis de l'ACPF venez participer � cette
exposition sur la m�moire des Terre Neuvas, en vous remerciant d'avance: Le
Secr�taire National de l'ACPF Pinson Yves.
Pr�sentation de
l'association "M�moire et Patrimoine des Terre - Neuvas" de Saint -
Malo
Vie
Administrative ( Le Bureau)
Pr�sident :
Lionel MARTIN � t�l. : 02 99 56 73 65
32 rue du Commandant l�H�rminier �
35400 Saint-Malo
Vice-Pr�sident :
Guy DESJARDINS � t�l. : 02 99 81 21 71
30 rue Jean XXIII � 35400 Saint-Malo
Tr�sorier : Hyacinthe
CHAPRON � t�l. : 02 99 58 78 77
81 rue du Bord de Mer � 35114 Saint-Beno�t-des-Ondes
Tr�sorier
adjoint : Pierre LE CALVEZ � t�l. : 02 99 48 21 96
La Sabaille
� Le Petit Vau de mer � 35120 Le Mont-Dol
Secr�taire : Fran�ois
MILON � t�l. : 02 99 58 80 37
11 rue du Clos Bodou � 35430 Saint-Guinoux
E-mail :
f.milon@wanadoo.fr
Secr�taire
adjoint : Jean-Yves LERUDULIER � t�l. : 02 99 80 27 42
1
La B�gossi�re
� 35610 Roz-sur-Couesnon
Relations
publiques � C�lestin DELAPORTE � t�l. : 02 99 81 79 15
47 rue Nomino� � 35400 Saint-Malo
Relations
culturelles : Alain Michel BLANC � t�l. : 01 56 98 11 13
Conseillers actifs :
Madeleine DERVEAUX � B�atrice DELAUNAY � Ernest LAFFICHE
Nos membres d�Honneur
� Anciens dorissiers �
M. Francis CADIOU 35260 CANCALE
M. Jean-Baptiste HUET 35540 MINIAC-MORVAN
M. Francis J LEFEBVRE 22240
LA BOUILLIE
M. Aim� LEFEUVRE 35430 SAINT-SULIAC
M. Jules OHIER 22550 MATIGNON
M.
Joseph OUTIN 35540 MINIAC-MORVAN
M. Jean-Baptiste PELLE 35260 CANCALE
M. Georges PIERRE 22100 DINAN
M. Jean PORCHER 22400 PLANGUENOUAL
� Grands m�ritants �
M. Raymond LABBE 35400
SAINT MALO
M.
Jean LE BOT 35200
RENNES
Si vous connaissez des anciens dorissiers (nos derniers poilus en
quelque sorte) ou des personnes qui m�ritent figurer avec eux n�h�sitez pas
� nous les signaler.
Activit�s
pr�vues en 2006
Poursuite de la collecte des r�cits, documents, photos,
films, � (tout ce qui a un rapport avec le m�tier de terre-neuvas). A ce
jour, nous avons inventori� 532 articles diff�rents.
Exposition � Miniac-Morvan les 13, 14 et 15
janvier. Nous profitons de cette expo pour organiser notre AG.
Exposition � Saint-Coulomb les
10, 11 et 12 f�vrier.
D�autres expositions sont � l��tude, nous attendons des r�ponses
pour nous engager.
Nous serons pr�sents � Bobital et �
la Richardais
pour la � F�te
des Doris en Rance �. Nous recrutons des volontaires pour
tirer sur les triques et �ventuellement pour fournir des doris. Merci.
Nous tenons � remercier toutes les personnes qui nous
invitent et nous aident � r�aliser nos expositions.
Remerciements
A Madame HAMON et � sa s�ur dont les parents �taient des amis intimes
du p�re YVON. Gr�ce � leur gentillesse, nous pourrons exposer de nombreuses
lettres et photos in�dites de notre c�l�bre aum�nier. Ces documents nous
permettent de le rencontrer dans l�intimit�. Merci � toutes les deux.
A Monsieur et Madame F�lix LEPORT qui ont d�couvert un r�le d��quipage
de terre-neuvas datant de 1553 ! Vous pourrez le consulter lors de nos
expositions. Parmi les membres de l��quipage figure 18 hommes de
Plouer-sur-Rance.
A Monsieur et Madame Alain ROYER qui ont mis � notre disposition deux tr�s
beaux po�mes de Ren� CONVENANT auteur de � Gal�rien des Brumes �
et ancien dorissier.
A Monsieur Francis LEFEBVRE, membre d�honneur, pour le don qu�il a
fait et ses �crits qui seront publi�s dans nos prochains bulletins.
A Messieurs Jean-Fran�ois AUBERT et G�rard HERVOT pour les documents
fournis.
A Monsieur Michel JAMOIS de Saint-Beno�t-des-Ondes pour le pr�t de deux
tabliers venant du � P�re Pierre �.
A Monsieur Jean RAQUIDEL pour ses cadres sur Saint-Pierre et Micquelon du
d�but du si�cle dernier.
A tous les donateurs ou pr�teurs de photos, documents ou
objet que nous n�avons pas encore cit�s.
Le Pr�sident
Lionel MARTIN
Humour
du Bord
Ce jour l�, une lettre radio maritime (S.L.T.) arriva � la poste de
Miniac-Morvan. La posti�re, terroris�e par le texte, en fit part � la
gendarmerie/
Aussi interloqu�s que la posti�re, les gendarmes se
rendirent chez le destinataire pour lui demander des explications. Arriv�s �
la ferme les gendarmes lurent le texte :
� Arriverai la semaine
prochaine � Tues-le � ?
C�est tout simple dit le p�re�Il nous avait dit avant d�embarquer
qu�il nous pr�viendrait pour tuer le cochon !
L.M.
P.S. Cette rubrique est ouverte � tous, n�h�sitez pas.
Les
Expressions et Leur sens
D�o� vient l�expression :
� Promener les parisiens � ?
De nombreuses personnes ont r�pondu. Notre membre d�honneur, Francis
LEFEBVRE, (ancien dorissier) r�sume bien le sens g�n�ral des r�ponses
parvenues :
� Lorsqu�un dorissier, parti au petit matin pour
relever ses lignes en partant de la bou�e au large situ�e � environ deux �
trois milles du bord et qu�il ne la trouvait pas, revenait manger un morceau
et se rep�rer pour retourner chercher ses lignes. � Il s��tait promen�
pour rien comme un parisien.
� Bal
de Nuit � : Sur les chalutiers classiques le travail, sur
les lieux de p�che, �tait organis� et les hommes du pont r�partis en 3 bord�es.
Chaque bord�e travaillait 12 heures et se reposait 6 heures : le quart de
couche (avec un repas au d�but et un autre � la fin, soit environ 4 heures de
sommeil). Il y avait en permanence 2 bord�es sur le pont. Une bord�e
travaillait de 6 � 18 heures, la suivante de midi � minuit et la derni�re de
18 heures � 6 heures du matin. Ensuite, la premi�re reprenait � minuit et
ainsi de suite, sans dimanche, et pour la dur�e de la p�che (soit 5 mois
environ).
Le travail de 18 � 6 heures du matin �tait baptis� : Bal de
nuit. C��tait tr�s p�nible mais la � bistouille �
� trois heures du matin redonnait le moral.
Que signifie ce terme de � bistouille � ? Nous attendons vos versions. Au
prochain num�ro nous vous donnerons la n�tre.
Apr�s lecture, ne laisser pas dormir ce bulletin, faites-le lire autour
de vous. Si vous en avez le moyen ou l�occasion placez-le chez votre m�decin,
votre dentiste, partout o� l�on trompe l�attente en lisant.
Racontez-nous Votre Histoire
Premier voyage � Terre-Neuve en 1955 (Ernest LAFFICHE)
N� d�une famille agricole modeste, j�ai fait toutes mes �tudes
jusqu�au certificat � l��cole libre (catholique) du village. Reconnu comme
relativement dou�, je suis arriv� dans la grande classe (du certificat) � 12
ans ; �ge o� les plus ais�s partaient au coll�ge. J�ai d� patienter
et ronger mon frein bien qu�ayant comme directeur d��cole l�abb� PLYON :
homme de foi et de caract�re. Je suis devenu celui qui cassait le bois (les �coles
�taient chauff�es au bois), portait les diff�rents plis � droite et �
gauche, �tait partie prenante dans les offices religieux.
Je me souviens des r�flexions de l�abb� PLYON quant
nous r�citions le notre p�re et que nous arrivions � � pardonnez-nous comme nous pardonnons � ceux qui nous ont offens�s �.
Il me disait toujours qu�est-ce que tu n penses ? Je me pose toujours la
question ! Si de temps en temps je me suis senti corv�able, j�ai aussi b�n�fici�
de cours particuliers qui m�ont �t� fort utiles par la suite. J�ai donc
pass� mon certificat d��tudes sans difficult�. J�ai vite compris qu�il
fallait que je travaille. Tout de suite, j�ai travaill� dans une entreprise o�
l�on fabriquait des emballages mais j�ai rapidement opt� pour une ferme
dans laquelle je suis rest� 13 mois. (je per�ois d�ailleurs une retraite de
la mutualit� agricole). Mais le salaire ne me satisfaisait pas aussi j�ai
commenc� les d�marches pour partir � Terre-Neuve (chose courante � l��poque
pour les jeunes).
Un oncle, ancien terre-neuvas qui a fini sa carri�re sur le Ren�
Guillon (dernier voilier terre-neuvas de Saint-Malo) me dit d�aller voir
le syndic de Saint-Suliac (petit village au bord de Rance qui armait des bateaux
� la p�che aux lan�ons et o� a �t� tourn� une partie du film � Entre
Terre et Mer �). Le syndic, repr�sentant du quartier des Affaires
Maritimes de Saint-Malo, �tait celui qui facilitait et entretenait des liens
particuliers avec le monde maritime. Ce Monsieur, fort aimable, me fit embarquer
fictivement sur un petit bateau de p�che (
La Jacqueline
) pendant quelques temps et me fit avoir mon livret maritime (fascicule � l��poque).
J�appris plus tard que la m�thode n��tait pas tr�s l�gale mais j�avais
mon fascicule ce qui me permettait d�embarquer ; c��tait le principal
� mes yeux. Pour le remercier, je me souviens lui avoir port� un de nos plus
beaux poulets �lev�s � la ferme.
Mon fascicule en poche, il me fallait trouver un
embarquement. Un voisin, qui naviguait en qualit� de chef ramendeur sur le Jutland
(chalutier classique de Bordeaux) command� par Emmanuel GIRARD qui fut � ruban
bleu � (bateau qui ram�ne le plus gros tonnage dans l�ann�e) me dit
d�aller voir son capitaine. On ne sait jamais ! D�s le lendemain matin,
de bonne heure, je frappais � la porte du capitaine GIRARD. Sa r�ponse fut :
� Je n�ai plus de place mais vas voir Emmanuel DELAROSE � Cancale. Il
�tait second avec moi cette ann�e, il prend le commandement du Gro�nland et je crois qu�il reste des places �.
A l�heure du d�jeuner, je frappais � la porte du capitaine DELAROSE.
Lui pr�sentant mon fascicule sa remarque fut : � Comment il se d�brouille
ce syndic pour que ces jeunes obtiennent un fascicule ! �. Il ne
savait pas qu�il suffisait d�un poulet de ferme. Je fus donc embauch� comme
mousse � 0.75 part (la part �tait ce qui d�terminait le salaire). Inutile de
pr�ciser que toutes ces d�marches furent faites � v�lo ce qui repr�sentait
plus de
60 kilom�tres
. C�est donc contrat d�engagement en poche que je rentrais � la maison. Je
ne sus jamais qui, du mousse ou des parents, �tait le plus content. Il me
restait � passer la visite m�dicale chose que je fis rapidement et fut reconnu
apte tout aussi rapidement.
C�est donc le 5 mars 1955 que j�embarquais pour la
premi�re fois. C��tait aussi la premi�re fois que je mettais les pieds sur
un bateau (mise � part la visite du Ren�
Guillon faite avec mon oncle lors d�un d�barquement de ses provisions que
nous avions �t� cherch� de Miniac � Saint-Malo, distants de
18 kilom�tres
, avec une voiture � cheval). Le Gro�nland
�tant un chalutier d�avant guerre, propuls� par un moteur de 700 chevaux (la
moyenne des puissances �tait de 1 000 chevaux) �tait compl�tement d�pass�
techniquement. J�allais m�en apercevoir rapidement. Les chalutiers partaient
tous le 15 f�vrier de chaque ann�e. Notre retard �tait uniquement d� aux
travaux importants � effectuer � bord.
Ces navires poss�daient deux grands postes d��quipage � l�avant
avec une vingtaine de couchettes chacun, chauff�s avec un po�le � charbon au
centre. En qualit� de mousse inutile de pr�ciser que nous avions la couchette
qui restait et donc pas toujours la mieux plac�e. Pour le mousse, durant la
travers�e, le travail consistait � aller chercher la gamelle � la cuisine,
alimenter le po�le � charbon (la cuisine et la r�serve de charbon se
trouvaient � l�arri�re ce qui rendait difficile le ravitaillement
lorsqu�il fallait traverser le pont par gros temps), nettoyer le poste et
remplir les aiguilles � ramender. Les ramendeurs montaient les chaluts dans les
cales ; avec les fortes odeurs de cales, les conditions �taient r�unies
pour le mal de mer. C�est dans ces conditions que je passais mon temps :
tant�t au travail, tant�t � prendre l�air et m�me quelques fois allong�
sur le panneau de la cale avant. Dans cette position, il nous arrivait d�avoir
la visite du second qui se manifestait par un coup de pied au derri�re.
Comme je le mentionnais plus haut, notre navire �tait d�pass�
techniquement et c�est au bout de 18 jours de travers�e que notre chalut fut
mis � l�eau pour la premi�re fois au Chenal du Fl�tan (banc situ� dans le
sud de Saint-Pierre � environ 150 milles. Ce fut aussi le premier contact avec
le m�tier grandeur nature. Une fois les bord�es organis�es le travail du
mousse se pr�cisait : la gamelle � aller chercher et son lavage, le
nettoyage du poste, le po�le � charbon � alimenter et le lavage des morues
dans les bailles. Si la promiscuit� dans les postes n��tait pas toujours �vidente,
il fallait y ajouter l�odeur des poissons grill�s sur le po�le ce qui
enfumait tout le monde et �tait sujet � des conversations orageuses. Les sp�cialistes
pont (ramendeurs, saleurs, trancheurs) avaient un poste r�serv� pour eux sur
l�arri�re du navire (poste plus confortable et b�n�ficiant du chauffage
central) et qu�elle ne fut pas ma surprise d��tre nomm� comme mousse au
service de ces sp�cialistes ce qui du coup me rendait la vie plus facile et
plus confortable.
Je me souviens d�un jour o� nous avions fait des avaries pendant le
quart du second capitaine ; celui-ci �tait descendu nous aider � r�parer.
Comme mousse j��tais au remplissage des aiguilles, me trouvant loin du chef
ramendeur et ne pouvant lui passer une aiguille de mains en mains celui-ci me
fit signe de la lui balancer, chose dite chose faite mais l�aiguille tomba �
l�eau d�o� la r�flexion du second capitaine � tu m�riterais que je
te l�apostille � (faire payer). Je m�en suis toujours souvenu et pour
cause. Quelque temps apr�s, alors que nous �tions en route libre mais en avant
tr�s lent, nous nous f�mes aborder par un chalutier portugais le Fr�d�rico-Er�dia
qui filait son chalut donc prioritaire. Bien qu�ayant peu de dommage, j�eus
envie de faire la m�me r�flexion qu�il m�avait faite pour mon aiguille
tomb�e � la mer.
Apr�s quelques temps de p�che, lors d�un virage, un bollard (rouleau o�
passe les funes) fut arrach� de son socle et nous obligea � faire escale �
Halifax pour r�paration. Apr�s quelques jours pass�s � terre, les r�parations
termin�es, nous repr�mes la mer, et en sortant du port nous f�mes pris dans
la banquise, notre navire manquant de puissance c�est au bout de trois jours
que nous rem�mes en p�che.
Quelques temps apr�s, les premiers chalutiers rentraient
en France avec une bonne p�che. C��tait loin d��tre notre cas aussi nous
n�avions d�autres solutions que de continuer la p�che sur les bancs de
Terre-Neuve. Ce que nous f�mes jusqu�au moment o� nous appr�mes qu�une
piaule de morue (grosse quantit�) se p�chait au GRO�NLAND. Aussi la d�cision
fut prise de s�y rendre. Nous atteign�mes notre but apr�s 6 jours de route.
Les nouvelles �tant : il y a un mur de poisson sur le banc de Fyllas
(70 degr�s de latitude nord
Les chalutiers tra�naient � peine 5 minutes et viraient
leurs chaluts pleins. Ce ph�nom�ne durera plus d�un mois et permettra �
plusieurs chalutiers de charger pour leur deuxi�me voyage de l�ann�e. Nous
pouvions donc esp�rer avoir notre part de g�teau. La chance n��tait pas
avec nous puisqu�en virant notre chalut, au premier trait, le feu prit dans le
moteur du treuil le rendant inutilisable.
Devant cette p�che quasi miraculeuse, l�armateur prit
une d�cision courageuse en nous envoyant un induit neuf � Saint-Jean de
Terre-Neuve. C��tait sans compter sur la distance entre le GRO�NLAND et
Terre-Neuve mais c��tait la seule solution ou rentrer en France. Six jours
nous furent n�cessaires pour atteindre le port et six autres jours pour la r�paration
(je me souviens que pendant ce temps nous avons trouv� au bord d�une rivi�re
une grosse quantit� de cresson et nous n�avons pas manqu� de verdure pendant
longtemps). On se console comme on peut ! Il va sans dire que six autres
jours nous furent n�cessaires pour rejoindre Fyllas et ce qui devait arriver
arriva : notre premier trait fut un trait compl�tement nul. Le mur de
morue avait disparu pour tout le monde. La fin du voyage ne fut que regrets et d�couragement
pour tous.
Notre voyage se termina par une livraison � F�camp et
dans le m�me temps, nous appr�mes que le bateau �tait vendu � un armateur du
m�me port pour l�ann�e suivante. Inutile de dire que ce voyage ne suffit pas
pour payer le sac n�cessaire � un mousse pour son premier embarquement. La
seule consolation �tant une mise en route en douceur.
Ernest LAFFICHE
La Vie
des femmes de marins de
la Grande
P�che
� Femmes de marins, femmes
de chagrins �
Ce dicton a souvent �t� employ� pour d�signer ces
femmes, filles ou �pouses des marins de Grande P�che, gardiennes du foyer. D�s
le milieu du XX�me si�cle il s�applique beaucoup moins :
rotations plus courtes, nouvelles plus fr�quentes, etc�
Quelles sont ces femmes qui portaient tout le poids de ces absences, des
probl�mes financiers et psychologiques et aussi des deuils ? Une courte �tude
s�est faite sur
la Grande
P�che
de 1930 � 1970, avec le hiatus de la guerre 40 / 45.
Nous avons trouv� et interrog� trois femmes de la r�gion
de Cancale / Saint-Malo, �g�es de plus de 80 ans. Elles avaient connu les
embarquements de leurs hommes sur les voiliers et les chalutiers.
Elles �taient filles de marin ou vivant dans le milieu. Elles avaient
connu, d�s le plus jeune �ge, la vie aust�re des familles maritimes :
l�absence du p�re avait pr�c�d� celle du mari et peut-�tre plus tard
celle du fils. L�une d�entre elle avait une grand�m�re veuve � 27 ans
avec trois enfants, une autre �tait orpheline, � 10 ans, de p�re disparu avec
son doris.
Les mariages �taient c�l�br�s en novembre / d�cembre ; au retour
des navires. C��tait une grande f�te qui pouvait durer 3 jours. Il fallait d�j�
pr�voir le d�part avec l�achat ou le renouvellement du � sac �,
des provisions, �
La p�riode d�embarquement �
la Grande
P�che
, aux �poques cit�es, �tait de mars � octobre. Avant la convention
collective des ann�es 50, le marin embarquait avec une maigre � avance �
et l�espoir d�un bon � retour de p�che � bas� sur la vente du
poisson et vers� au prorata de sa part de p�che, quelque fois il pouvait �tre
r�duit � n�ant�
La femme de marin devait donc travailler pour vivre et faire vivre ses
enfants. Jeune mari�e, elle retournait parfois chez sa m�re. Il fallait
qu�elle trouve une � place � soit dans l�h�tellerie, soit dans
l�ostr�iculture aux mar�es ou au � d�troctage � des hu�tres
soit dans une entreprise de � cirages � (cir�s des marins) o�
elles cousaient et enduisaient d�huile de lin les v�tements de protection.
Quelques unes �taient lavandi�res ou couturi�res � domicile�Petits m�tiers,
petits gains�
D�autres charges les accablaient. Les communions et les f�tes
familiales se faisaient sans le p�re, les maladies et les d�c�s aussi. Dur �tait,
au retour, d�annoncer la mort d�une m�re, d�un p�re ou m�me celle
d�un enfant�
Economes, elles gouvernaient le m�nage s�occupant de l��ducation et
surtout de l�instruction des enfants. Leur grand d�sir �tait que leurs gars
puissent s��lever dans la profession : patron de p�che ou m�me
� captain ��
Avec la convention collective de
la Grande
P�che
dans les ann�es 50 et l�arriv�e des chalutiers, leur condition de vie
devint moins p�nible. Le versement d�un salaire minimum mensuel restait
acquis, m�me si le retour de p�che n��tait pas probant. Les rotations
devenaient plus courtes. La situation s��tait am�lior�e pour les femmes
mais elles ne pouvaient vivre avec ce petit salaire et il fallait continuer �
travailler.
Vint alors la possibilit� de pouvoir un peu �pargner et
de pouvoir s�installer mieux sur le plan du logement voir m�me le d�but de
l�accession � la propri�t� avec pr�t.
Au temps des voiliers et au d�but de l�apr�s guerre 40 / 45, les
naissances s��tiraient de juin � septembre. Le b�b� �tait l� au retour
du p�re et la m�re pr�te � reprendre une nouvelle grossesse. Apr�s le d�part
des terre-neuvas les femmes s�interrogeaient : � As-tu sauv� ton
ann�e ? � ; phrase lourde d�un poids sociologique�
Et puis voil� le retour des bancs. Ce sont les � provisions � :
jautreaux (joues) et langues de morue ainsi que fl�tans, � distribuer � la
parent� ou aux amis et � vendre. Il y a encore le � coffre � �
vider. Les 3 ou 4 rechanges emport�s ne sont gu�re lav�s pendant la campagne
et il faut frotter et encore frotter pour les d�crasser� Suit le
raccommodage, il faut voir ces � cane�ons � (cale�ons � manches
longues) ravaud�s avec amour et v�ritable travail de dentelli�re (un a �t�
remis au Mus�e A.T.P. de Cancale par une de mes interview�es).
Apr�s la joie des retrouvailles, gain ou pas, le marin
reprenait le travail (souvent trouv� par la femme) � la petite p�che, les hu�tres
ou la culture. Une de mes correspondantes avait son mari qui partait avec une
presse � cidre. Quelques couples �taient employ�s au gardiennage de navire �
Saint-Malo et le couple s�installait � bord.
Les retours n��taient pas tous heureux, au temps des voiliers surtout,
le bateau arrivant arborait son pavillon en berne : marin mort � bord ou
perdu en mer� La femme se retrouvait seule, avec souvent 3 ou 4 enfants, voir
plus, � charge. Avec les chalutiers, les � p�ris en mer � furent
plus rares. Les d�c�s �taient plus souvent dus � des accidents de bord ou la
maladie mais annonc�s plus rapidement par radio � l�armement. La liste �tait
longue cependant ; voyez, par exemple, � l�Eglise de Cancale cette
nomenclature de 450 marins disparus depuis 1881�
Tout doucement le marin arrivait � ses 55 ans et � la retraite mais tr�s
souvent il continuait � travailler ou armait un petit bateau pour p�cher en
baie. La femme continuait ou pas ses occupations mais elle restait, en g�n�ral,
� ma�tre � bord ��
Madeleine DERVEAUX
PS : L��tude men�e concernait surtout les matelots embarqu�s �
la Grande
P�che.
M�moire de Terre-Neuvas remercie Madeleine DERVEAUX pour son t�moignage
et avec elle toutes les assistantes sociales maritimes qui ont �t� tr�s
proches de nos familles. Il leur a fallu beaucoup de psychologie et parfois de
courage pour soutenir nos femmes et nos enfants dans les moments difficiles.
Souvenons-nous seulement du triste �quipage : Maire, Administrateur et
Assistante Sociale, qui venait annoncer la mauvaise nouvelle.
Merci � toutes.
� Sans vous commander les gars ! � Profitons de cet
article pour remercier, une nouvelle fois, nos femmes qui ont si bien su
s�occuper de nos familles et nous bichonner pendant nos trop courts s�jours
� terre.
(Ce gentil conseil utilis� astucieusement par les � bounes femmes �
de Cancale, se traduit par un ordre � bien faire tr�s diplomatique et sans
rousp�tance.)
Le bureau
TEMOIGNAGE
Merci, Fran�ois GEORGELIN
Pourquoi ? Parce qu�en
1927 mon p�re qui commandait le � PERE PIERRE � de l�armement
DAGORNE a contract� une congestion pulmonaire doubl�e d�une
broncho-pneumonie juste au moment de d�banquer et que sans les soins prodigu�s
par son second, Fran�ois GEORGELIN, il n�aurait probablement pas revu la
terre Cancalaise.
D�une forte constitution, il tra�nait avec lui les s�quelles d�une
grippe espagnole qui l�avait touch�, comme des milliers de fran�ais � cette
�poque en 1918, alors qu�il se trouvait, pour livrer sa morue, au port de
la Rochelle
avec le � GAGNE PETIT � (Dagorne).
Dans les derniers jours de la campagne de 1927, le � PERE PIERRE �
se trouvait dans la piaule (concentration �norme de morue), les �quipages
amenaient des pleines doriss�es, � bord il y avait du travail pour tout le
monde. Mon p�re se mit donc � trancher. Ce fut le d�part de sa maladie. Il se
coucha avec une tr�s forte fi�vre. La cale pleine � barroter, il d�banqua
pour arriver � Saint-Malo � la mi-ao�t.
Pendant toute la travers�e retour, Fran�ois GEORGELIN fit office de
Capitaine et de docteur. Il avait dans son coffre du banc de la farine de
moutarde v�t�rinaire qui lui servait pour soigner son cheval dans sa ferme de
l�Ecluse au Minihic sur Rance.
Je ne saurais dire s�il utilisait le � M�decin de Papier �,
mais je sais que dans la famille il �tait dit que les soins �taient les
suivants : ventouses scarifi�es suivies de cataplasmes de moutarde. Le r�sultat
�tait l� puisque le patient ne sortit de sa couchette que pour atterrir aux
approches d�Ouessant et qu�il se recoucha jusqu�au pilote de Saint Malo.
La premi�re personne qu�il vit en arrivant � la maison fut ma soeur et
il se mit � pleurer ; ses larmes ne s�arr�t�rent pas quand il tomba
dans les bras de ma m�re. Celle-ci lui dit aussit�t � Jean, tu ne
retourneras pas au banc �.
Il n�y retourna pas. Dans les semaines qui suivirent, apr�s avoir
envisag� plusieurs solutions pour reprendre une autre activit� et sur les
conseils des membres de la famille il d�cida d�armer un bateau pour
Terre-Neuve.
Ayant recrut� des actionnaires dans la famille et hors de la famille, il
d�cida d�acheter le � SAINT CHARLES � vendu par l�armement Elie
CHEVALIER.
C��tait pour lui un travail � sa convenance.
Le � SAINT CHARLES � fut arm� jusqu�� la campagne de 1937.
Avant le d�part de cette campagne, le pont couvert de sel apr�s le
passage d�un cargo venu livrer le sel pour la campagne, mon p�re glissa sur
le pont et sa poitrine vint heurter durement la lisse, cette glissade devait lui
�tre fatale.
Sans penser � ce qui allait lui arriver et compte tenu de la m�vente de
la morue depuis quelques ann�e il avait d�cid� avec l�accord des
actionnaires de vendre le bateau.
Pendant l��t� 1937, il maigrissait sans raison apparente. Il fut
consulter un m�decin de Rennes dont le diagnostic laissait penser � quelque
chose de grave.
Le � SAINT CHARLES � fut vendu au printemps 1938 � un
armateur danois. L�acte de vente fut sign� quelques jours avant la mort de
mon p�re.
Sa chute sur le pont avait caus� une tumeur qui devait l�emporter le 4
juin 1938, il allait avoir 50 ans le 24 juin.
Avec plusieurs anciens marins, Fran�ois GEORGELIN assistait aux obs�ques
de mon p�re, il �tait venu en v�lo depuis le Minihic sur Rance.
Ce jour l�, j�ai vu Fran�ois GEORGELIN pleurer.
Pourquoi ce merci ?
Parce que sans les soins prodigu�s � mon p�re sur le � PERE PIERRE �
nous aurions �t� priv�s de notre p�re 10 ans plus t�t.
Jean RAQUIDEL
Chers amis, l'A.C.P.F. h�berge
les deux Associations des Terre - Neuvas ; St Malo et F�camp dans son site, les
mises � jour p�riodiques seront faites par le Secr�taire Nationale de l'ACPF
Monsieur PINSON Yves.
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www.asso76.com/terreneuvas
ASSOCIATION DES TERRE - NEUVAS
F�CAMP
Discours du Pr�sident de l�Association des Terre
� Neuvas : Monsieur PONTILLION Charles Capitaine de P�che Commandant �
Terre � Neuve . � l�occasion de la f�te des Terre � Neuvas le 3 F�vrier
2002 � FECAMP
Mesdames
Mesdemoiselles Messieurs
Je sais que chaque ann�e je me r�p�te, mais je
dois vous avouer que j'ai une certaine satisfaction et un certain plaisir de
dire, et redire que la C�r�monie de la Saint Pierre d'antan est enfin retrouv�e.
En effet,
c'est notre quatri�me Messe Souvenir de la St Pierre, et vous �tes toujours
aussi nombreux � assister � cette c�r�monie ( et le bureau de l'association
des Terre - neuvas vous en remercie).
Cette
assiduit� d�montre tout l'attachement que vous portez � cette Saint Pierre
des marins.
Il est vrai que cette C�r�monie nous rappelle,
des moments forts, que nous ne pouvons pas oublier.
L'ann�e derni�re, � cette m�me place, je disais
que les souvenirs n'�taient pas uniquement dans la t�te mais �taient �galement
dans le c�ur.
Et, suite �
ces paroles, j'ai donn� toute une longue tirade de dates, relatives � la prosp�rit�
de notre ville de F�camp pendant l'�re Terre-Neuvienne.
Aujourd'hui
je voudrais si vous me le permettez, vous parlez des souvenirs du c�ur, qui
malheureusement, pour chacun de nous, sont en g�n�ral, des souvenirs tr�s
douloureux.
Mais je ne
vais pas comme l'ann�e derni�re vous �num�rer toute une liste de trag�dies
plus ou moins dramatiques.
Qui pourtant serait �vocatrice ?
Par contre,
je vais vous relater un �v�nement qui me touche particuli�rement
Le r�cit
que je vais faire n'est malheureusement pas unique, car toutes les familles de
Terre-Neuvas ont en m�moire un �v�nement peut-�tre pas identique, mais
analogue � celui-ci.
Ce r�cit
commence � l'�cole du port, o� j'avais un camarade, je dirais un tr�s grand
copain
En 1944 nous avions 14 ans, c'�tait donc la fin de
nos �tudes primaires. Les seules que nous ayons re�u.
Car � cette
�poque, les �tudes secondaires et sup�rieures n'�taient pas inscrites �
notre �ducation.
La raison en
�tait fort simple, nos parents n'avaient pas les moyens de nous laisser
poursuivre ces �tudes, alors nous les ignorions assez facilement pour rentrer
le plus rapidement possible dans le monde du travail
Mais, il
nous a fallu attendre la fin de la guerre, pour voir le retour des chalutiers de
Grande p�che � F�camp, et pouvoir enfin, envisager un d�but de carri�re �
Terre-Neuve.
C'est donc en 1945 / 1946 qu'a eu lieu notre
premier embarquement
Apr�s
quelques campagnes de p�che nous avons tr�s vite atteint nos 18 ans, et l�
tous les 2 nous avons mis le sac � terre afin d'obtenir le certificat de
capacit�, et le brevet de Patron de p�che.
Ensuite,
avec nos brevets en poche nous nous sommes embarqu�s pour la premi�re fois sur
le m�me chalutier en qualit� de lieutenant, � avec d�rogation bien sur �
Cette campagne de p�che termin�e, nous devions
remplir nos obligations militaires.
Donc, dans
les premiers jours du mois de janvier 1950 nous avons mis le cap sur Pont R�an
afin de rejoindre le centre d'incorporation, et de formation.
Je vais
ouvrir une parenth�se sur Pont R�an, car beaucoup d'entre-nous se sont pos�s
cette question.
Pourquoi Pont-R�an ?
En effet
Pont -R�an n'est pas un port maritime, Pont -R�an est un hameau situ� sur les
bords de la Vilaine � environ une dizaine de kilom�tres de Rennes, mais
surtout � 70 kilom�tres de la c�te la plus proche.
C'est un
paradoxe car le m�tier de marin se pratique bel et bien sur mer comme son nom
l'indique, et non sur terre.
Alors
pourquoi le choix de ce site ? Je pense qu'il est relatif � la situation de l'�poque
dans laquelle nous nous trouvions.
En effet,
nous �tions dans une p�riode d'apr�s guerre. Brest �tait presque totalement
d�truit, et il fallait trouver tr�s vite un lieu pour recevoir des milliers de
jeunes gens afin de reformer notre futur arm�e.
Dans toute
la r�gion, et surtout dans l'imm�diat, seul le ch�teau de la Massaye de Pont
-R�an offrait un tel accueil.
Cette propri�t�
de la Massaye avait �t� pr�c�demment occup�e par les troupes allemandes,
ensuite par les troupes am�ricaine et anglaise, lesquelles avaient laiss� des
baraquements en parfait �tat.
Ce lieu �tait
donc tout d�sign� pour recevoir de nombreux de jeunes gens, m�me, si tous les
crit�res de formation ne pouvaient pas �tre r�unis.
Mais il faut
comprendre que pour deux jeune Terre-Neuvas qui viennent d'affronter depuis
quelques ann�es l'atlantique Nord avec des vents pouvant parfois, atteindre
force 12 sur l'�chelle de beaufort, et se retrouver sur une rivi�re afin de r�apprendre
le m�tier de marin, Il y avait de quoi se poser quelques questions !
D�ailleurs
ce centre de formation a �t� dissout en 1958 au grand d�sespoir des Pont-R�anais
Je ferme cette parenth�se sur Pont-R�an et je
reprends mon r�cit.
Nous avons
donc pass� 2 mois dans ce centre de formation, et lorsque notre stage a �t�
termin� nous avons �t� dirig�s vers l'arsenal de Cherbourg.
Et l�, nous
avons �t� embarqu�s sur le m�me b�timent, le contre-torpilleur � Marceau
� en qualit� de B.P gabier.
Co�ncidence
ou pas, mais lorsque tous les postes ont �t� distribu�s aux nouveaux embarqu�s
nous nous sommes retrouv�s dans le m�me tiers.
Nous avions
donc les m�mes jours de service, et par voie de cons�quence les m�mes jours
de repos
Ce qui nous permettait de descendre � terre afin
de nous divertir lorsque nous avions quelques thunes en poche, chose assez rare
pour un appel� croyez-moi.
Le service
militaire termin�. Nous avons repris la navigation � Terre-Neuve.
Lui sur un chalutier et moi sur un autre.
Mais quelques mois apr�s notre retour au grand m�tier
. Le 0 1 ao�t 195 1. La mer, oh! Pas celle de Charles Trenet � que l'on voit
danser le long des golfes clairs � non, mais la notre, dure, impitoyable,
perfide, nous l'enlevais � tout jamais.
Il �tait n� le 03 novembre 1929, il n'avait pas
atteint ses 22 ans.
Il �tait destine, un tr�s grand avenir, car il �tait
d�j� second Capitaine.
Ce gar�on s'appelait Andr� Recher
Aujourd'hui
je lui d�die cette quatri�me C�r�monie de la Saint Pierre.
Ce triste c�t�
de la vie de Terre-Neuvas explique notre geste de recueillement devant le
monument des marins d�funts qui se situe dans la cours du Mus�e centre des
Arts.
Et demain
lundi comme chaque ann�e nous nous retrouverons � la chapelle de Notre Dame du
Salut � 10 heures 30 pour une messe qui sera c�l�br� par l'Abb� Jacques
Durand Cur� de la paroisse, pour tous les Marins d�funts.
Je voudrais, avant de conclure, exprimer toute ma
gratitude aux personnes qui nous ont aid� � construire cette c�r�monie, et
je rends un hommage particulier aux Membres du bureau de l�Association. des
Terre-Neuvas pour leur entier d�vouement
Je vous remercie de votre patience, de votre
indulgence pour m'avoir laiss�, m'�pancher.
Merci � vous, tous.
Le Pr�sident
C.PONTILLION

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